Depuis le début de son existence, le disque a toujours été utilisé par les artistes comme forme de distribution de leur pratique sonore. D’abord expérimentés par les avantgardistes dans les années 1920, les mouvements des années 60 et 70 ont par la suite redéfinis le rôle des ces supports sonores dans le contexte de la proliferation et de l’hybridation des formes entre son et langage. Les supports d’enregistrement tels que les disques ou les cassettes ont certes été utilisés pour documenter les happenings, lectures et concert fluxus, mais ces supports sont également devenu un médium en tant que tel, utilisés par les artistes pour transmettre leurs expérimentations. En outre, le contexte économique et technologique actuel génère un fort intérêt pour les pratiques éditoriales et d’art multiple.
Le projet A-sides se base sur un réseau d’acteurs en lien avec la scène de l’arc lémanique – une recherche sur l’histoire des rencontres et des échanges artistiques générant des productions sonores. Les pièces produites ainsi que les méthodes de l’exploration de ce réseau international fondent la base d’une anthologie sur les publications sonores d’artistes.
Celle-ci répond à un second objectif qui consiste à augmenter la connaissance et l’analyse contextuelle des conditions et des motivations qui engendrent la création d’enregistrement sonore comme une forme artistique.
En parallèle de cette anthologie analytique, il est prévu de réaliser une série d’enregistrements et de créations sonores sur vinyle avec des artistes dont la pratique à contribué à écrire cette histoire et la font vivre encore aujourd’hui.
A-sides étudie ainsi l‘ambiguïté des rapports entre le contexte technologique actuel qui s’orientent vers la dématérialisation et la persistance des pratiques sonores distribuées sur des supports d’enregistrements tangibles.
Cette phase pratique d’édition, permet d’aborder la question de la diffusion et de la distribution dans l’art en lien avec les préoccupations artistiques des cinquante dernières années : « La définition de l’activité artistique, annonçait Marcel Broodthaers, se trouve, avant tout, dans le champ de la distribution. »